Page:Eznik de Kolb - Réfutation des sectes, 1853.djvu/49

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(autres) malfaiteurs, quoiqu’ils commettent acte de forfaits, ne veulent pas accepter le nom de forfaits. De plus, le fourbe en état de fourberie qui, par de douces (et insidieuses menées), voudra faire tort à son compagnon, cache sa fourberie, et, comme s’il donnait quelque bon avis, le séduisant, il jette dans les dommages (de la perdition) l’innocent ; mais, s’il ne revêt cet extérieur de bien et ne fait le doucereux, il ne peut détourner de l’équité celui qui connaît l’équité.

De plus, quand quelqu’un veut amener à la douceur un prince sévère, il ne peut ouvertement aller lui dire : Tu es sévère ; mais s’approchant de lui avec de douces paroles, il le supplie, (en disant) : Seigneur, tu es doux et bienfaisant à tous, tout le monde te tient pour juste, et ainsi il peut tout doucement adoucir la sévérité du prince, le plier et l’amener à ce qui est juste et digne. De même aussi auprès d’une personne irritée et contristée, auprès d’un homme envieux, on s’approche avec douceur et on l’apaise. Et de là il est évident que la nature des hommes est désireuse du bien et non du mal.

Si la férocité des bêtes féroces fait penser (aux païens) que c’est un mal par nature, qu’ils sachent que la moitié des brutes a été faite pour les besoins (de l’homme), comme le gros et le petit bétail, et tout ce qui est bon à manger et à porter. (L’autre) moitié (des brutes a été faite) pour faire naître la crainte dans l’esprit des hommes ; car si les bêtes