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LA VIE ET LA MORT DES FÉES

méchante belle-mère se nomme Matabruna, nom que l’on a voulu rapprocher de celui de Brunehaut ; le chevalier époux de la fée, Oriant. Les sept enfants cygnes portent des chaînes d’argent au lieu de chaînes d’or. La marâtre veut qu’on les fonde pour en fabriquer un vase. Elle est mal obéie : six seulement sont confisquées, une seulement est détruite, dans laquelle l’orfèvre trouve la matière de deux vases. Hélias, l’un des sept garçons, a conservé sa chaîne féerique ; aussi sauvera-t-il sa mère, puis il punira sa grand’mère, rendra la forme primitive à cinq des enfants-cygnes ; le sixième dont la chaîne n’existe plus restera cygne. Malgré sa métamorphose, il viendra chercher son frère Hélias, et s’attellera à la nacelle, quand des innocents courront quelque danger. Une pauvre dame survient, la malheureuse duchesse de Billon (Bouillon) : accusée à tort d’avoir empoisonné son mari et mis au monde une fille illégitime, elle ne trouve pas le moindre champion prêt à soutenir sa cause. Hélias se présente, triomphe au nom de la duchesse qu’un rêve a rassérénée la nuit précédente, et épouse la fille de cette duchesse ; sa femme ne doit lui demander son nom ni son origine. Ils ont une fille, Yda. Sur une imprudente question, il part, retrouve sa mère Béatrice, ses frères ; il a l’idée de commander qu’une chaîne d’argent soit faite avec l’argent des deux vases de Matabruna ; cela lui sert à rendre la forme humaine au cygne, son fidèle compagnon.

Yda de Bouillon épouse Eustache, comte de Bonn, dont elle a trois enfants. Un jour Yda, sa mère et son mari se mettent tous à la recherche d’Hélias qu’ils découvrent dans le monastère où il s’est retiré.