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Page:Félix-Faure-Goyau - La vie et la mort des fées, 1910.djvu/171

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LES JARDINS FÉERIQUES DE LA RENAISSANCE ITALIENNE

volonté : obéir totalement à cette inconnue qui l’a transformé en esclave.

Le geste de cette fée se répète plusieurs fois : n’est-ce pas celui de Circé ?

Angélique, par son anneau, rendra la raison à Roland et détruira le jardin de la fée. Les prisonniers de Dragontine recouvreront l’esprit et la mémoire.

Astolphe lui avait échappé, repoussant brutalement et renversant la coupe tendue dont le liquide avait embrasé la rivière voisine. Mais Astolphe, pour son malheur, dut rencontrer Alcine, occupée à charmer des poissons qu’elle attire par son chant, et, comme ce paladin lui plaît, la fée l’invite à monter sur le dos d’une baleine, puis elle l’attire, ainsi véhiculé, vers son jardin merveilleux.

Méduse, également, est une fée pourvue d’un jardin, et l’on triomphe d’elle en lui présentant le miroir qui reflète son image.

Roland lui-même, après avoir échappé à Dragontine, est aux prises avec une autre fée : Falérine. Cette fois, il a, pour se guider, un nouveau livre, talisman qu’il a reçu d’une belle jeune fille.

Ce livre lui enseigne comment il doit se comporter dans les circonstances les plus troubles. D’abord il aperçoit une dame vêtue de blanc et couronnée d’or, armée d’une épée. À son approche, elle s’enfuit, mais il se lance à sa poursuite, la saisit par ses tresses, et, comme elle refuse de lui indiquer la sortie du jardin, il l’attache à un hêtre. Alors il consulte le livre qu’il porte sur son cœur. Il y trouvera indiqué le moyen de vaincre les monstres qui le guettent à travers ce jardin délicieux : un taureau, un âne, une faunesse, un géant,