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CHAPITRE XV

LA FÉERIE ALLEMANDE : LES GRIMM


I


En Allemagne, le poète Wieland cultiva la féerie, bien que, à vrai dire, ses Aventures merveilleuses de don Sylvio de Rosalva, publiées en 1764, semblent une satire du genre. Don Sylvio, élevé par une tante grincheuse, ne vit que pour lire Cyrus, Clélie, les romans de la Table ronde, et, enfin, les Contes de fées. Doué d’une vive et singulière imagination, il n’a pas de peine à voir partout des fées, des féeries, des retraites enchantées, et je ne sais combien de prodiges. Il est jeune et beau ; l’amour est la grande féerie de son âge, et notre Sylvio ne tarde pas à s’éprendre de la ravissante Félicie. Pendant qu’il rêve de la fée Radiante et de la fée Fanfreluche, sa tante projette de le marier avec une riche et laide héritière, mais de tels projets n’existent dans les romans que pour être honteusement déjoués. Sylvio retrouvera sa sœur Ja-