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LA VIE ET LA MORT DES FÉES

sœurs de la Belle au Bois dormant, Fleur-d’Épine surtout, dont l’histoire ressemble presque de tout point au conte de Perrault. La dernière partie du récit, celle de l’Ogresse et des petits enfants, est supprimée dans le recueil des frères Grimm, et ce n’est pas de cela qu’il y aurait lieu de se plaindre : elle n’a que chez Basile sa raison d’être et son explication. Blanche-Neige possède toute la saveur d’une légende primitive. Une reine file à sa fenêtre et, se piquant le doigt, laisse tomber quelques gouttes de sang sur la neige. La beauté de ces couleurs, dans l’encadrement d’ébène de la fenêtre, provoque son admiration, et elle souhaite d’avoir un enfant au teint blanc et rose, encadré de cheveux noirs. Son souhait se réalise par la naissance d’une ravissante petite fille. Mais la pauvre reine meurt ; une marâtre la remplace auprès de Blanche-Neige, tel est le nom de la merveilleuse petite princesse. Cette marâtre possède un miroir magique qui lui révèle la beauté de Blanche-Neige supérieure à la sienne. Elle veut faire périr la petite princesse. Celle-ci échappe à la mort en se réfugiant chez les sept gnomes. Les sept gnomes sont sept nains ayant, comme tous leurs congénères, le secret des métaux et s’occupant de creuser les montagnes pour y trouver l’or et l’argent. Ils accueillent Blanche-Neige. La méchante reine, apprenant par son miroir que ses ordres n’ont pas été exécutés, s’évertue à faire tomber sa victime dans de nouveaux pièges, et celle-ci y succombe par sa désobéissance aux sages conseils des gnomes, ses fidèles amis.

Voici donc Blanche-Neige inanimée, ayant toutes les apparences de la mort, pour avoir accepté de sa marâtre, déguisée en paysanne, un morceau de pomme