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LA FÉERIE ALLEMANDE : LES GRIMM

jusqu’au jour où le jeune chasseur Martin parvient à les délivrer, avec le secours d’un nain qui rappelle Obéron, et qui lui confie un cor magique aux sons duquel l’armée des gnomes apparaît, forcée d’obéir…

Comme elles ont couru les routes, les vieilles légendes, avant de venir s’asseoir auprès d’un poêle allemand ! Elles y trouvent une légion de nains, qui est du pays où tous ces nains gardent des trésors et habitent l’intérieur des montagnes.

Lohengrin, Perséphone, Lear, Obéron… que seriez-vous devenus si vous n’aviez rencontré les aïeules et les poètes !


IV


Le sol d’Allemagne est fertile en récits fantastiques, et l’exemple des frères Grimm ne tarda pas à être suivi. Savants, érudits, poètes, patients bibliothécaires, dans le cadre des studieuses petites villes, se mirent à l’œuvre, interrogeant chaque fleuve, chaque montagne, chaque caillou, chaque bruyère ; l’air était peuplé d’elfes ; Les rivières avaient leurs nixes, les montagnes leurs gnomes. Parmi ces continuateurs ou imitateurs des frères Grimm, il convient de citer Simrock, Bechstein, Franz Hoffmann.

Simrock, né au commencement du dix-neuvième siècle, avait, dès sa jeunesse, été enrôlé dans l’administration prussienne. Mais la régularité d’une existence bureaucratique n’empêchait pas son cœur de battre au rythme des idées nouvelles, et il chanta la révolution française de 1830 avec une ardeur qui