de soldats ; battre toujours les Perses en plaine et en défilé, prendre leurs villes, percer jusqu’aux Indes, enfin subjuguer toute l’Asie : cela est bien plus grand qu’entrer en Italie, et être obligé d’en sortir honteusement.
Pyrrhus. — Par ses grandes conquêtes, Alexandre s’attira la mort ; car on prétend qu’Antipater, qu’il avait laissé en Macédoine, le fit empoisonner à Babylone pour avoir tous ses États.
Démétrius. — Son espérance fut vaine, et mon père lui montra bien qu’il se jouait à plus fort que lui.
Pyrrhus. — J’avoue que je donnai un mauvais exemple à Alexandre, car j’avais dessein de conquérir l’Italie. Mais lui, il voulait se faire roi du monde ; et il aurait été bien plus heureux en demeurant roi de Macédoine, qu’en courant par toute l’Asie comme un insensé.
XXXI
DÉMOSTHÈNE ET CICÉRON
Démosthène. — Il y a longtemps que je souhaitais de vous voir : j’ai entendu parler de votre éloquence ; César, qui est arrivé ici depuis peu, m’en a instruit.
Cicéron. — Il est vrai que ç’a été un de mes plus grands talents.