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As-tu oublié le marchand de Bordeaux établi en Angleterre ; et le roi Édouard, que tu convias à venir à Paris ? Adieu.




LXII

LE CONNÉTABLE DE BOURBON ET BAYARD


Il n’est jamais permis de prendre les armes contre sa patrie


Bourbon. — N’est-ce point le pauvre Bayard que je vois, au pied de cet arbre, étendu sur l’herbe et percé d’un grand coup ? Oui, c’est lui-même. Hélas ! je le plains. En voilà deux qui périssent aujourd’hui par nos armes, Vandenesse et lui. Ces deux Français étaient deux ornements de leur nation par leur courage. Je sens que mon cœur est encore touché pour sa patrie. Mais avançons pour lui parler. Ah ! mon pauvre Bayard, c’est avec douleur que je te vois en cet état.

Bayard. — C’est avec douleur que je vous vois aussi.

Bourbon. — Je comprends bien que tu es fâché de te voir dans mes mains par le sort de la guerre. Mais je ne veux point te traiter en prisonnier ; je te veux garder comme un bon ami et prendre soin de ta guérison comme si tu étais mon propre frère ; ainsi tu ne dois pas être fâché de me voir.

Bayard. — Hé ! croyez-vous que je ne sois pas