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homme, et pernicieux à la réputation des affaires. Pour moi, j’ai soutenu et agrandi l’autorité du roi sans recourir à de si misérables moyens. Le fait est convaincant ; et vous disputez contre un homme qui est un exemple décisif contre vos maximes.




LXXV

LOUIS XI ET L’EMPEREUR MAXIMILIEN


Malheurs où tombe un prince ombrageux et soupçonneux


Maximilien. — Serons-nous encore après notre mort aussi jaloux l’un de l’autre qu’après la bataille de Guinegate ?

Louis. — Non ; il n’est plus question de rien ; il n’y a plus ici ni conquête ni mariage qui puisse nous inquiéter. Il est vrai que j’ai craint le progrès de votre maison : vous aviez déjà l’Empire ; c’était bien assez pour des comtes de Hapsbourg en Suisse. Je n’ai pu vous voir joindre à vos États d’Allemagne le comté de Bourgogne, avec tous les Pays-Bas réunis sur la tête de ma cousine que vous avez épousée, sans craindre cet excès de puissance. Cela n’est-il pas naturel ?

Maximilien. — Sans doute ; mais si vous craigniez tant cette puissance, pourquoi ne l’avez-vous pas prévenue ? Il ne tenait qu’à vous de marier avec votre Dauphin la princesse que j’ai