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PREMIER LIVRE

Il va naître, celui qui fera rayonner
Par le monde ta gloire en ses poses choisies,
Et ton cœur sous la presse avec tes Poésies
Sait l’angoisse et l’orgueil du livre nouveau-né.

Tu n’y veux rien souffrir de mesquin ni de bas.
Pour le bel elzevir et l’ivoirine marge
Le petit in-quarto sera-t-il assez large,
Dont le Japon ravit l’honneur aux Pays-Bas ?

Ce livre, à quel prestige empruntes-tu son nom ?
Au murmure marin d’une conque ? À l’Automne,
Sous ses hêtres rougis t’effeuillant des couronnes ?
Au chœur des Boucs noués aux Satyresses ? — Non.

À la Nonne qui va parmi les buis amers
Sous les rosiers saignant comme la chair des saintes,
Tendrement ébranlée à la cloche qui tinte,
Qui tinte dans son cœur au rythme de tes vers.