Page:Féret - L’Arc d’Ulysse, 1919.djvu/42

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Puis, lasse de brûler pour une mer ingrate,
Elle détourne ses antennes délicates,
Pas diligent qui glisse, et lumineux éclate.

Sur la colline douce et le toit endormi
On dirait qu’elle vient visiter un ami…
Parmi les sables infertiles, et parmi

Les gazons secs, ses pleurs diaphanes jaillissent.
L’ivre Ménade tend la coupe d’un calice.
L’éphémère jardin doré scintille et glisse.

Mais la terre à son tour se rétracte. La nuit
D’une feuille qui tremble au pas muet qui fuit
Tressaille, et bat des cils, méchants d’être éblouis.
 
Dans l’herbe éparse et noire où fuse la flambée,
Le brusque serpent d’or alarme un scarabée.
Au rayon le Plaisir, las et la bouche bée,

Dit : « Harcèle un jaloux insomnieux et vieil.
« Moi, je crains l’huile de tes gouttes de soleil,
« Psyché, sur mes genoux écartés et vermeils ».

II

Sœur lumineuse, aussi j’ai vers les beaux navires
Fait des signes. Toujours la nef s’éteint ou vire ;
Car la gloire a bouché ses oreilles de cire.