Page:Féret - L’Arc d’Ulysse, 1919.djvu/43

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


Car les hommes ont peur des sirènes, des fleurs
Lourdes comme un secret, et chaudes comme un pleur,
Peur du silence illuminé de la douleur.

Et la joaillerie illusoire des rimes,
L’orgueil des lampes d’or qui veillent sur les cimes,
Effarent l’envieux et le pusillanime.

Mais ceux qui croient en toi, Lumière ! en toi, Beauté !
Dont t’assaille l’extase et dont l’aile a fouetté
Tes vitres, en rêvant de l’éternel été,

Quand l’aube aura soufflé la splendide hantise,
Le matin balaiera leurs ailes à la brise,
Le phalène de gaze avec la plume grise.


10 août 1911, Ver-sur-Mer.
❦❦