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VOICI LA SERVANTE DU SEIGNEUR

Vierge, pardon ! si ta Robe pleine de grâces
Frôle en ces vers impurs celle des pauvres garces,
Qui dirent comme toi, mais elles pour leur perte :
« Ancilla Domini, j’obéirai au Maître ! »
Et qui tendres aussi, belles, et de ton âge,
Ont rencontré sur leur chemin l’homme et pas l’Ange.

Ecce Ancilla Domini

Quand sur le fond des cèdres noirs le couchant d’or
Encensait tes retours des puits de Galilée ;
Que tes yeux, seuls vivants dans ta face voilée,
S’attendrissaient vers la bourgade amoncelée
En cubes de chaux pâle aux pentes du Thabor ;

Molle robe d’Asie aux graviers du chemin,
Où l’ombre t’abattait, inverse, bleue, et lente ;
L’urne à l’épaule, et toi-même Urne étincelante,
Quand le soir attestait de roses violentes
L’anneau de cuivre du menuisier sur ta main ;