Page:Féron - La revanche d'une race, paru dans L'Étoile du Nord, 1927-1928.djvu/10

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on empêcherait l’enseignement du français dans notre province, que les trois commissaires nommés par le ministre de l’Instruction Publique étaient des ignorants et des imbéciles, que les Anglais d’Ontario étaient du plus crasseux fanatisme, et les Orangistes d’ignobles anarchistes, tous gens de corde et de sac…

— Ah ! il a dit tous cela !… balbutia Violette très pâle.

— Et bien d’autres insultes encore.

— Es-tu certain, au moins, que Jules Marion a répété toutes ces insultes ?

— Certain s’écria Harold en s’animant. J’ai des amis digne de toute foi qui l’ont entendu de leurs oreilles, des gens honorables qui sont prêts à témoigner contre ce sale individu.

— Des gens honorables ! sourit Violette avec une légère ironie. Oui, je les connais ces gens-là : des menteurs, des calomniateurs… Sont-ce de telles gens que tu appelles « honorables » ?

— Qu’est-ce à dire, Violette ? gronda Harold.

Elle, sans se troubler :

— C’est à dire, père, que je connais trop bien Jules Marion pour le croire l’auteur des insultes que tu lui imputes « de auditu », où mieux que lui imputent tes amis, tes gens honorables. Je