Alors Jules dit à son compagnon :
— Tu sais, mon vieux Pascal, pas un mot à qui que ce soit de l’aventure qui vient de nous arriver.
— Ni à monsieur le Curé ?
— Ni à personne !
— Compris, capitaine, dit Pascal en faisant le salut militaire. Et il regagna sa cuisine.
Dès l’arrivée de Jules Marion, le major, Raoul Constant et l’abbé Marcotte tinrent conseil à nouveau, et firent part au jeune homme de la lettre reçue du ministre de la Milice.
Après un échange de vues, Jules déclara :
— Messieurs, vous pouvez annoncer au ministre que d’ici trois jours nous serons au complet, et, par conséquent, prêts au départ.
— Très bien, répondit le major, je vais faire ma réponse en ce sens.
Et le conseil fut levé.
Alors Jules attira l’abbé Marcotte à l’écart.
— Monsieur l’abbé, murmura le jeune homme d’une voix grave, je désire avoir avec vous cinq minutes d’entretien.
— Que se passe-t-il donc encore qui ne va pas, mon cher Jules ? Car je crois lire dans tes yeux et l’accent de ta voix des choses qui ne me paraissent pas très rassurantes.