Page:Féron - La revanche d'une race, paru dans L'Étoile du Nord, 1927-1928.djvu/129

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— Et je sais, continua le moine, que le grand état-major allemand ne badine pas en pareille occurrence. Dans l’esprit de vos chefs, sachez-le, vous êtes une machine dont le mécanisme doit être d’une parfaite harmonie toujours et d’une parfaite régularité. S’il arrive, un jour, que ce mécanisme ne fonctionne pas au gré de son mécanicien l’état-major, la machine est impitoyablement brisée.

Un long et lourd gémissement souleva la poitrine du capitaine-espion.

— Mais, poursuivit le moine, avec un certain ton d’indulgence, je ne suis pas ici pour vous réprimander ou pour vous remettre aux mains de vos chefs.

— Ah !… fit simplement Monsieur Gaston en relevant la tête, et sa physionomie sembla s’éclairer sous un rayon d’espoir.

Je suis venu ici, acheva le moine, dans le seul but de vous demander un service.

— Un service ! répéta Monsieur Gaston très étonné cette fois.

— Enfin, reprit le moine imperturbable, il faut bien vous l’avouer, je ne suis pas la personne que vous pensez et redoutez : c’est-à-dire l’agent