Page:Féron - La revanche d'une race, paru dans L'Étoile du Nord, 1927-1928.djvu/16

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Violette le considérait avec une physionomie toute désespérée.

Harold la regarda, et de ses yeux bleu d’acier des éclairs jaillirent.

— Violette, fit-il sur un ton concentré qu’un commencement de colère faisait légèrement trembler, je t’ai dit de te retirer !

Il ajouta, tendant la lettre au domestique :

— Jack, faites jeter cette lettre à la poste !

— Père !… s’écria Violette avec un geste d’irrésistible supplication et en arrêtant le bras de son père.

— Violette !

— Père, père, je t’en supplie !

— Violette ! répéta Harold avec plus de colère.

Elle alors, avec une audace héroïque, arracha la lettre des mains du valet qui venait de la saisir, et s’écria avec une joie triomphante :

— Père, tu ne commettras pas une injustice ! Cette lettre, je la déchire !

Harols poussa un rugissement de fureur. Et bondissant jusqu’à la jeune fille, il saisit violemment ses deux poignets qu’il serra à les briser.

Sous la brutale et douloureuse étreinte Violette échappa la lettre.