Page:Féron - La revanche d'une race, paru dans L'Étoile du Nord, 1927-1928.djvu/166

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Mystère !…

Seulement, on l’avait vu un jour attablé dans l’un des cabarets les plus achalandés de Montmartre et se faisant servir des liqueurs verre sur verre par une jolie blonde aux yeux ardents, aux lèvres rouges, qui, durant les consommations, s’asseyait effrontément sur les genoux du millionnaire canadien.

Et Harold « rigolait », comme on dit là-bas.

Puis, à la tombée de la nuit, on le voyait rentrer à son hôtel demi ivre.

La chanson était recommencée le lendemain… et les jours suivants.

Bref, depuis quinze jours Harold Spalding, le puritain, s’amusait à en crever !

Cela l’avait pris tout à coup, comme une crise de nerfs, et il s’était lancé dans les plaisirs tête baissée, comme avec une sorte de furie sauvage.

On eût dit qu’il cherchait, dans le vin et chez les femmes, un remède contre un mal inconnu, affreux, torturant.

Peut-être voulait-il étouffer la voix solennelle de sa conscience !…

Toujours est-il que ce soir-là, comme tous les soirs précédents des derniers quinze jours, Harold rentrait plus ivre que jamais.

Deux employés de l’hôtel l’emportèrent à son