Page:Féron - La revanche d'une race, paru dans L'Étoile du Nord, 1927-1928.djvu/22

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

tituteurs de la Capitale, put continuer sa classe.

Pendant que des milliers d’enfants battaient journellement le pavé d’Ottawa, les quarante élèves de Jules Marion continuaient de recevoir l’éducation première.

Or, voila que l’instituteur, qui ne relevait en aucune façon — pas même financièrement — de la nouvelle Commission, était brutalement chassé par cette même Commission !

Avait-on droit-là ?

Mais déjà Jules préférait se soumettre sans récriminer, espérant que le malentendu allait disparaitre tôt ou tard, et que les écoles rouvriraient leurs portes closes.

Et puis, il aimait, ce Jules, ce grand garçon à figure un peu sévère… oui, il aimait ardemment, éperdument ! Et voilà encore, par l’un de ces hasards inouïs, que celle qu’il aime jusqu’à l’adoration peut-être est précisément la fille de l’homme qui le chasse aujourd’hui comme un être dangereux !

Ah ! quelle torture !

Il lui faudra quitter son école, ses élèves, — ses petits enfants, comme il se plaisait à les appeler, — oui, il lui faudra tout quitter… et quitter — ah ! démence ! — oui quitter Violette !