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Page:Féron - La revanche d'une race, paru dans L'Étoile du Nord, 1927-1928.djvu/3

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PREMIÈRE PARTIE

AMOURS ET DEVOIR

I

PÈRE ET FILLE


Dans le cercle de blancheur dessiné par l’abat-jour de la lampe électrique qui repose sur la table de travail surchargée de livres, de brochures et de journaux, Harold Spalding écrit d’une main fiévreuse. Sa figure, comme le vaste cabinet-bibliothèque et son mobilier sévère demeure dans une demi-obscurité.

Trois ou quatre fois millionnaire, l’ex-industriel jouit d’une haute influence sociale et politique, et passe pour l’un des premiers citoyens de la capitale du Dominion.

C’est un homme de quarante-cinq ans, de taille ordinaire qu’amplifie un fort embonpoint.

Au premier abord, l’homme est plaisant, quoiqu’un peu brusque de manière et de ton, mais cette brusquerie est aussitôt atténuée par un sourire de bonhomie, ou par les regards presque doux de ses yeux bleus. C’est, nous le répétons, l’impression du premier abord.

Méticuleusement soigneux de sa personne, il tient sa figure quotidiennement rasée, et par les