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Page:Féron - La revanche d'une race, paru dans L'Étoile du Nord, 1927-1928.djvu/33

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— Violette… Violette… voulut protester Jules tout frissonnant…

Mais elle l’interrompit :

— Puisque c’est ainsi, puisque vous me demandez d’oublier, puisque vous paraissez le vouloir, l’ordonner… Ah ! je n’oublierai pas, moi, jamais… mais je tâcherai de ne plus vous revoir. Adieu, Jules !

Et avant que Jules eût pu faire un geste pour la retenir, Violette s’éloignait rapidement, elle se perdait dans l’obscurité, elle disparaissait au détour d’une avenue.

— Violette ! appela Jules éperdu, le cœur déchiré. Violette ! appela-t-il plus fort, revenez, je vous en prie !

Dans le calme de cette soirée de juin, dans la nuit sereine, les échos apportèrent au jeune homme cette note triste, douloureuse, désespérée :

— Adieu !

Jules avait brisé le cœur de Violette… il avait tué son amour peut-être !

Il demeura indécis, confondu, torturé de remords… Il crut entrevoir tout à coup devant lui un abîme sans fond.

Trois fois il voulut s’éloigner sur les traces