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Page:Féval - Cœur d’acier,1865.djvu/25

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Roland descendait déjà l’escalier.

Buridan, au lieu d’achever sa phrase, qui probablement n’était pas un cantique de louanges en l’honneur de Mlle ou Mme Sadoulas, se demanda :

— Au fait, pourquoi n’est-elle pas venue ?

— Hé ! cria dans l’escalier la voix de Roland, Monsieur Léon Malevoy !

— Qu’y a-t-il encore, Monsieur Roland tout court ?

— Il est cinq heures moins le quart.

— Bien obligé… bonsoir !

— Monsieur Léon Malevoy !

— Après ?

— Savez-vous pourquoi on m’a demandé l’heure qu’il est à tous les étages de votre maison ?

— Parce que les montres de tous les étages sont au Mont-de-Piété. Bonne nuit !

— Dites donc ! un dernier mot. Vous êtes clerc chez M. Deban, n’est-ce pas, Monsieur Léon Malevoy ?

— Mais oui, Monsieur Roland tout court. Quatrième clerc.

— J’étais venu pour parler à votre patron… une affaire très pressée… Il n’est pas à la maison ?

— Non.

— Savez-vous où je pourrais le rencontrer ?

— Oui… Palais-Royal, galerie de Valois, no 113.

— À la maison de jeu ?

— Il est le notaire de l’établissement.

— Je vais aller l’y trouver.

— Inutile, si c’est pour lui demander de l’argent.

— Au contraire, c’est pour lui en remettre.

— Dangereux ! Attendez à demain, Monsieur Roland tout court… Nous reviendrons peut-être ensemble du cimetière Montparnasse.