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Page:Féval - Cœur d’acier,1865.djvu/266

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VI

Le pavillon.


Cette lettre, qui commençait par « Monsieur le duc » avait plongé Roland dans une indicible surprise. Il n’avait confié à personne au monde ses doutes ni ses rêves, et pourtant cette lettre mystérieuse, répondant à sa plus secrète pensée, lui semblait une amère moquerie ou le résultat d’une erreur.

Elle n’était, en réalité, cette lettre, que le premier symptôme du drame, envahissant tout à coup avec une violence folle le calme de son obscure existence.

Après une nuit sans sommeil, il était en train de s’habiller lorsque son domestique lui apporta une seconde lettre, timbrée de Paris comme la première et d’une écriture également inconnue.

Dans la position où Roland s’était mis volontairement, il n’avait aucune espèce de relations et ne recevait jamais de lettres. Jean, son domestique, ancien rapin de l’atelier, semblait aussi étonné que lui, et lui dit :

— Ça va bien, la correspondance ! c’est peut-être pour le jour de votre fête, que je profite de l’occasion pour vous la souhaiter bonne et heureuse, monsieur Cœur.

Roland lui donna la pièce et Jean continua :

— Ça n’était pas par intérêt, mais en