Page:Féval - Cœur d’acier,1865.djvu/304

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tellement importante…

— Plus qu’importante, intercala Comayrol : capitale !

— Capitale, répéta Jaffret. Mon honorable ami et collègue a dit le mot. Il va se charger lui-même tout à l’heure de vous expliquer la combinaison. Moi, je prends la parole pour vous mettre à même d’apprécier les deux personnes qui ont l’honneur de se présenter aujourd’hui chez vous, dans des intentions honorables. Quoique bien jeune encore, vous possédez la connaissance du monde, vous savez, Monsieur et cher voisin, ce que parler veut dire…

Il appuya légèrement sur ces derniers mots, et Comayrol sourit dans son immense cravate.

Roland s’inclina en silence.

— Nous n’avons, Dieu merci ! aucune espèce de raison, poursuivit Jaffret, pour vous cacher nos noms, professions et qualités, mais il y a des circonstances… Les papiers restent… On a préféré garder l’anonyme dans le billet en question. De vive voix c’est différent. Verba volant. Monsieur est M. Comayrol de la Palud, l’un des membres de notre conseil d’administration… J’entends du conseil d’administration de la Banque centrale immobilière.

Comayrol et Roland se saluèrent.

— C’est vous qui achetez ici ? dit Roland.

— Éventuellement, répondit Jaffret, et pour le compte de la succession de feu M. le duc de Clare, qui était puissamment intéressé dans notre magnifique entreprise, en son vivant…

— Ce monsieur, l’interrompit Comayrol avec une certaine impatience, est M. Jaffret, propriétaire de la maison qui fait face à votre atelier, et membre du même conseil d’administration. Voilà, j’espère, l’exposition faite clairement et explicitement : passons au fond, voulez-vous ?

— Auparavant, prononça agréablement