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Page:Féval - Cœur d’acier,1865.djvu/534

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de son frac l’acte de naissance, l’acte de mariage, l’acte de décès du duc Raymond, mon oncle, l’acte de naissance de mon cousin Roland, qui serait son acte de naissance à lui-même, si vraiment il est l’héritier, et l’acte de décès de la duchesse Thérèse !

— Tout ce qui m’a été soustrait ! murmura Léon, pensif.

— Tout, répéta Marguerite. Je vous prie, Monsieur de Malevoy, prenez un verre d’eau sur la console et apportez-le-moi, je me sens faible !

Ceci lança brusquement Léon hors de ses réflexions. Il se hâta d’obéir.

Le danger d’un pareil entretien était d’éloigner l’amour en parlant trop d’affaires. Marguerite ne s’était point dissimulé cela. Les minutes étaient comptées. Il lui fallait la passion revenue sans transition ; elle l’eut.

Quand Léon revint, portant le verre d’eau, il trouva la prétendue Nita affaissée sur le dossier du fauteuil. Il s’agenouilla. Elle n’était pas tout à fait évanouie. Il voulut enlever son masque pour lui permettre de respirer mieux. Elle le repoussa doucement et prit le verre d’une main qui tremblait.

— J’ai peur, dit-elle. Il m’a semblé entendre des pas… Voyez !

Léon s’élança dans le vestibule. Mar-