Page:Féval - Cœur d’acier,1865.djvu/533

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— Alors, gardez-vous bien ! il doit y avoir un piège tendu sur votre route ! Cette femme ne fait rien, ne dit rien sans avoir un but… Mais revenons à l’homme dont nous parlions. S’il est l’héritier de Clare, pourquoi vous a-t-il volé les papiers qui étaient en dépôt à votre étude ?

— Lui ! s’écria Léon. Ce serait lui !… Mais non. Les gens dont vous prononciez le nom tout à l’heure, les Habits-Noirs…

— Précisément ! l’interrompit Marguerite.

— Il ferait partie de l’association ! lui ! le duc de Clare !

— La comtesse est le chef actuel de l’association ! Et il n’est pas le duc de Clare !

Sa voix ne trembla pas en prononçant ces mots.

Encore une fois, Léon était condamné sans appel, puisqu’on lui jetait de pareils secrets.

— S’il était l’héritier de Clare, poursuivit Marguerite abordant avec une sorte de timidité ces raisonnements trop nets pour la logique des jeunes filles, consentirait-il à partager avec tous ces hommes ?… J’oublie d’insister sur le point principal : non seulement il vous a volé les titres, mais il les porte sur lui sans cesse, et, à l’heure qu’il est, si vous le preniez au collet en plein bal, vous trouveriez dans la poche