Page:Féval - Cœur d’acier,1865.djvu/552

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gages un feu d’artifice complet avec soleil et artichaut pour la célébration de leur bonheur conjugal. Quand elles vinrent à l’atelier toutes deux, dans les temps, censé pour acheter l’immeuble, on n’aurait jamais cru que c’était la femme présomptive de M. Cœur ! Aimable et jolie, à la fleur de l’adolescence, princesse par la naissance et les millions qu’ils auront en partage, tirant l’œil au moyen de ses grâces et de son éducation, ça fait un couple assez bien comme ça. L’ancien, dites donc, faites comme le temps allégorique qui fuit, car il a des ailes. Eh ! houp ! flambez !

M. Baruque mettait la tête à la portière et s’écriait :

— Vous retardez la manivelle, Militaire, par vos discours ! L’autre petite n’était pas non plus déchirée, eh ! là-bas ! elle épouse le médecin des bourses plates, un bel homme, et qui fait attendre les marquises quand il a affaire chez le pauvre monde… Chante-nous une mélodie, Cascadin !

La diligence roulait, emportant la bande joyeuse. De temps en temps, Gondrequin murmurait :

— N’y a qu’une paille ! C’est ce joli garçon de notaire qui a cédé son fonds pour s’engager trappiste ! C’est chagrinant.

Par une belle soirée, nos voyageurs avaient laissé la diligence, et marchaient à pied dans la vallée de Graisivaudan. La masse imposante du château de la Nau-Fabas dessina tout à coup ses profils carrés au milieu des grands bois de sapins. L’atelier Cœur-d’Acier se découvrit avec