Page:Féval - Cœur d’acier,1865.djvu/553

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émotion et se mit en rond pour chanter un La-ï-tou :

Mes amis, c’est dans la patrie,
Qu’il est doux de passer sa vie…

— À bas la plaine de Saint-Denis ! cria Gondrequin-Militaire.

— Jurons, appuya M. Baruque, de cultiver avec soin le sol de ces montagnes écartées !

— Nous aimons tous le laitage ! ajouta Cascadin les larmes aux yeux ; et le vin blanc ! et les pois verts !

Ainsi se fondent les peuples pasteurs.

Le lendemain, l’atelier Cœur-d’Acier tira son feu d’artifice, dont pas une pièce ne rata.

Il y avait deux mariées dont l’une, Nita de Clare, rayonnait de beauté et de bonheur ; l’autre, Rose de Malevoy, ne cachait point la mélancolie qui était parmi sa joie.

Bien que l’un des deux mariés s’appelât Roland, duc de Clare, et l’autre le docteur Abel Lenoir, l’atelier lança une dernière fois, au milieu des fusées, son cri bien-aimé : « Vive M. Cœur et la salade ! »

Les hôtes illustres du château de la Nau-Fabas ne songèrent point à railler. On se racontait, en rentrant au salon, une bizarre et touchante histoire.

Maître Léon de Malevoy avait dressé lui-même les deux contrats de mariage, la veille du jour où il s’était retiré du monde pour entrer au couvent de la Grande-Chartreuse.