Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome I.djvu/128

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
126
LA BANDE CADET

met, ce qu’on en retire ! La nomenclature chère et horrible de toutes ces choses qui sont pour une autre ! les évaluations, les exagérations, les rabais ! Car il y a des jalousies qui maigrissent les corbeilles et d’autres qui les enflent.

Et un autre murmure se fit, qui semblait sortir de la corbeille même. Autour du joli front de Mlle Clotilde, une auréole s’éclaira. Ce qui rendait si invraisemblable son mariage avec le prince, c’était l’humble condition de la famille Jaffret. Eh bien ! pas du tout ! le pauvre nom de Jaffret n’était pour rien dans l’affaire, et il se trouvait que Mlle Clotilde allait sortir de son nuage, comme les héritières reconnues au dénouement des drames de la Porte-Saint-Martin. Il se trouva qu’elle était la fille… Mais n’allons pas trop vite.

Tout à coup, cependant, on ne vit plus le prince. Cela arrive, vous savez, ils s’en vont parfois comme ils viennent. Trois mois d’absence ! Un vent d’espoir courut, puis s’enfla ; on crut que le prince était parti pour toujours, mais un matin, il y eut consternation générale ; la corbeille était chez les Jaffret.

Et quelle corbeille ! On trouva un mot pour la caractériser, c’était insolent !