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Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome I.djvu/129

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LA BANDE CADET

En ce monde, cependant, il est rare que les plus amères douleurs n’aient pas derrière elles quelque petite consolation. La consolation de la corbeille fut un cancan qui rôda, timide d’abord, puis tout à coup bien portant. On avait vu Mlle Clotilde sortir de l’hôtel toute seule, le soir, non pas une fois seulement, mais à quatre ou cinq reprises pour le moins. Non pas par la porte cochère, mais par la petite porte du jardin qui donnait sur les démolitions.

Un fiacre l’attendait au coin de la Force. Où allait-elle ? Et surtout comment rentrait-elle ? Car ceux qui la voyaient ainsi sortir ne l’avaient jamais vue rentrer…

À ces questions, jusqu’à présent, personne n’avait répondu.

Par un après-midi du mois d’avril, il y avait petite réunion intime dans le salon des Jaffret, où la corbeille était exposée, mais fermée et couverte d’un voile de mousseline. Jaffret faisait de la tapisserie auprès d’une belle cage-pagode, où une demi-douzaine de bouvreuils et lui échangeaient de douces agaceries. Il faudrait la plume d’un poète pour dire à quel point ses yeux bleus un peu fatigués, son front