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Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome I.djvu/179

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LA BANDE CADET

Puis on lui passa au cou une courroie à laquelle pendait une boîte en sapin pleine d’imprimés tout frais sortis de la presse.

— Et allez ! lui fut-il dit, bonne chance !

Il alla.

Il sortit de dessous la caisse par le côté opposé, tout contre le cheval du gendarme qui flanquait la portière placée en dehors.

Quoique le gendarme n’eût pas bougé son talon, le cheval éperonné au ventre, fit un bond en avant au milieu des clameurs de la foule écrasée.

Clément était déjà en pleine cohue.

— Mande bien pardon, dit-il en perçant son chemin, ma boîte vous gêne, mais faut bien gagner son pain, pas vrai ?

— Quand le prolétaire est respectueux, répondit M. Martin, on ne lui en veut pas de son défaut d’aisance. Passez, mon ami.

Clément remercia. Une voix lui glissa à l’oreille.

— Place Royale, il fait jour.

— Ils ne partent pas, tout de même, grondait-on dans la foule. Comme c’est mal arrangé ! Que font-ils donc ? C’est nous qui les payons, ces propres à rien-là !