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LA BANDE CADET

aussi. En un instant, tout fut confusion autour des gendarmes, toujours immobiles et gardant la plus belle tenue.

Au milieu du remue-ménage, une voix claire s’éleva, vers la tête des chevaux, criant :

« Achetez ce qui vient de paraître ! L’assassinat de la rue de la Victoire, cinq accusés, dont quatre contumaces, deux victimes, la bande Cadet, les Habits-Noirs, le Manchot, un sou !… »

C’était un pauvre diable en blouse, qui fut interrompu par une demi-douzaine de bourrades, et s’enfuit, en poussant de comiques lamentations, jusque sous les pieds des chevaux.

Pendant cette bagarre, personne ne s’était aperçu que le prisonnier venait de plonger, disparaissant sous la caisse même de la voiture. Larsonneur était toujours au-devant de la portière ouverte, tenant quelqu’un à bras-le-corps.

Sous la caisse, le pauvre diable de crieur arriva en même temps que le condamné qui « se laissa faire, » selon la recommandation qu’il avait reçue.

On lui passa une blouse par-dessus ses habits, en un tour de main, et on le coiffa d’une vieille casquette à visière tombante.