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Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome I.djvu/203

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LA BANDE CADET

caressant, mais elle baisa pour la seconde fois la main qui se retirait.

— C’est bon ! murmura-t-elle, vous n’avez pas pensé à moi. Est-ce vrai que vous allez vous marier ?

— Pourquoi ne veux-tu plus de mon argent, petit démon ? demanda Clément au lieu de répondre.

— Parce que vous me devez plus, bien plus que cela, dit Lirette, qui devint sérieuse. Nous avons Cora, une grande Noire, à la baraque. Elle tire la bonne aventure, la vraie. Voilà qu’on ouvre votre porte, je ne veux pas qu’ils me voient, vous auriez honte. Ne riez pas, j’ai bien des choses à vous dire, et j’ai mes dix-sept ans ! Je reviendrai. Je ne veux plus de votre argent, parce que… c’est la grande Noire… Ça m’est bien égal si vous vous moquez de moi, j’aurai mon tour, Cora l’a dit… parce que vous m’aimerez, donc ! vous verrez !

Sa joue s’était empourprée et ses prunelles éclataient comme une paire de diamants.

Elle s’enfuit, soufflant vers Clément, avec une coquetterie enfantine, une poignée de baisers déposés dans le creux de sa main.