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LA BANDE CADET

L’homme à tournure de commissionnaire était descendu sur le trottoir avec la valise et le sac. Un valet sortit en même temps par la porte, parcimonieusement entrebâillée. C’était un vieillard à cheveux blancs ; il avait une livrée noire. Ce fut lui qui ouvrit la portière.

— Monsieur a-t-il fait un bon voyage ? demanda-t-il d’un ton froid et respectueux.

— Très bon ; payez le cocher et le commissionnaire, Tardenois.

Le vieux valet obéit, et ils entrèrent.

Aussitôt que la porte fut refermée, le vieillard déposa les bagages sur le sable et ouvrit ses bras.

Clément s’y précipita.

L’étreinte fut longue, mais silencieuse.

Quand elle prit fin, le vieillard laissa Clément reprendre les bagages, et ils se dirigèrent ensemble vers la maison, située tout au bout d’une profonde allée. La façade de l’hôtel ne montrait aucune lueur.

Au moment où ils approchaient, le sac et la valise changèrent encore une fois de main.

— Je suis venu seul à votre rencontre, dit le vieillard en chargeant le fardeau sur ses épaules,