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Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome I.djvu/222

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LA BANDE CADET

bouillon, elle l’entendit qui grondait d’une voix rauque : « Je l’ai tué ! je l’ai tué ! C’est moi qui le tue ! »

Mme Mayer raconta cela chez le pâtissier, et elle ajouta :

— Qui donc a-t-il tué, ce garnement-là ? Notre jeune monsieur, bien sûr, dont on n’entend pas plus parler que s’il était en Australie !

Ce ne sont pas nos cordons bleus français qui causeraient de l’Australie ; mais là-bas, elles savent toutes, même les marmitonnes, la géographie des lieux où l’on peut gratter de l’argent pour le rapporter en Allemagne.

Mme Mayer se trompait, cependant ; on parlait de Georges bien plus qu’elle ne le croyait.

Parfois, dans ses entretiens avec le docteur Abel, Mme de Souzay avait des retours passionnés vers Georges, et le docteur s’en étonnait presque, car il y avait là une énigme de famille dont il possédait le mot.

Étant donné la connaissance de ce secret, la conduite de la belle veuve devenait non seulement explicable, mais toute naturelle.

Outre le docteur, il y avait, pour être au fait de