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LA BANDE CADET

L’Italie leur était fermée désormais, il leur montra ces autres Apennins aux nuits plus sombres, aux jours plus étincelants, où, au lieu de tenir l’affût pendant des semaines pour attendre le passage d’une maigre caravane anglaise, les bandits affolés ne savent quelle occasion entendre, ni quel pillage choisir.

De l’argent à monceaux, du plaisir à satiété, et la fatigue supprimée, et le danger anéanti !

C’était la bataille sans armes, où l’adresse remplace la force, et où la main gantée porte paresseusement une badine au lieu du lourd tromblon des bandits antédiluviens.

Ce soir-là, fut fondée la frérie des Habits-Noirs.

Et, quand le colonel leva la séance, les trois places laissées vides par les maîtres déserteurs étaient remplies. Il y avait un médecin de Paris, un docteur en droit de Paris, et une jolie femme de Paris.

Un seul de ceux-là restait vivant à l’époque où se passe notre récit : le médecin Samuel, qui attendait en ce moment même au salon de la maison Jaffret l’arrivée du fiancé de Mlle Clotilde. Tous les autres avaient disparu tour à tour, les Italiens comme les Français, et la plupart très vite, car le