Aller au contenu

Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome I.djvu/278

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
276
LA BANDE CADET

Il eut un jour, pour ministre des Finances, un de ces hommes qui prêtent des milliards aux rois.

Y a-t-il une fonction d’État qui soit au-dessus de celle dont le signe, but de toutes les ambitions, est le tant désirable et sacré PORTEFEUILLE ?

Oui, c’est celle dont le signe est la HACHE.

Du moins, dans le vieux monde, le premier de tous les droits attachés à la souveraine puissance était le droit d’avoir un bourreau. Point de couronne sans ce rouge fleuron.

Le roi des Habits-Noirs avait bourreau.

À l’issue de ces assemblées sombres où il faisait jour à minuit, pour employer la terrible langue des Veste-Nere, longtemps après que l’aurore s’était levée, il faisait nuit tout à coup sous le clair soleil. Une voix qui mettait le frisson dans toutes les veines annonçait cela.

Et alors le géant au visage sinistre, Coyatier, dit le Marchef, dont les voleurs et les assassins eux-mêmes ne voulaient pas toucher la main, paraissait au milieu du cercle des Maîtres : douze visages masqués de noir.

Et une autre voix s’élevait, prononçant ces paroles symboliques :