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LA BANDE CADET

celle-là[1]. Nous dirons seulement qu’à la suite d’aventures où sa vaillance et son génie l’avaient servie bien plus encore que le hasard, partie d’un niveau inférieur à la pauvreté même, elle s’était élevée lentement, laborieusement, frayant sa route d’un bras vigoureux, mais impitoyable, monnayant son esprit charmant et sa beauté sans rivale jusqu’au jour où elle était entrée par la bonne porte, dans cette maison quasi royale de Clare en épousant le breton Joulou du Bréhut.

Son ambition n’était pas encore assouvie.

Assise plus haut, elle voyait plus de choses, et tout ce qu’elle voyait, elle le voulait.

Elle tenait le haut bout dans ce salon où les nobles souvenirs abondaient, mais où l’élément bourgeois avait aussi sa place, comme elle l’eût tenu dans le plus fier hôtel de la rue de Varennes. Celle-là était grande dame par grâce supérieure, comme on est poète en dépit de tout, quand Dieu le veut. Incessu patuit dea, disait déjà Virgile, qui ne soupçonnait pourtant pas encore le faubourg Saint-Germain.

Pourquoi nier le charme puissant des déesses ? Vous avez tous vu dans ces orgueilleux équipages

  1. Cœur d’Acier, 2e série des Habits-Noirs.