Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome I.djvu/98

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
96
LA BANDE CADET

prières à tour de bras, se rendit chez M. le curé de Saint-Paul avec qui il eut une assez longue conférence. Au retour, il emmena la petite jusqu’à la porte du presbytère et la lui montra, disant : « Souviens-toi bien, c’est là que demeure le prêtre à qui tu réciteras l’Oremus. »

Ceci fut entendu et vu ; il y avait certainement là-dessous une histoire.

Mais ce n’est pas tout, vous allez voir, au bout de deux ou trois ans, Tilde reparut, grandie et embellie ; ce fut Mme Jaffret qui l’amena. En trois ans, un enfant de cet âge peut changer beaucoup, c’est certain. Tilde avait tellement changé, que les voisins ne voulurent point la reconnaître, malgré les assurances de Mme Jaffret qui, du reste, ne la battait point et l’appelait : « Mon cœur » par les fenêtres ouvertes.

J’aime mieux vous dire tout de suite la légende qui courait au sujet du mystérieux retour de Tilde, en vous laissant le droit de n’y point croire plus qu’on ne fait d’ordinaire aux légendes. Comment elle était arrivée de la plaine Saint-Denis au Marais, cette légende, avec ses détails bizarres, ma science ne va pas jusqu’à éclaircir ce point obscur. Voici pourtant