adversaires laissaient échapper le même cri de stupeur :
— Le colonel Bozzo !
Cette étrange créature, que nous avons appelée le fantôme était debout au-devant de la porte, refermée à demi, et tenait encore à la main la lampe du vestibule.
Le colonel Bozzo, puisqu’on lui donnait ce nom glorieux et terrible dans l’histoire du banditisme parisien, avait « soigné son entrée » comme on dit au théâtre. Sa pose était gaillardement comique ; il avait relevé son bonnet de soie noire de travers.
Il se dressait maigre et long dans sa douillette, sous laquelle le coffret dessinait une petite bosse carrée.
— Bonjour, bonjour, bonjour, mes amis chéris, dit-il de sa voix doucette, plus flûtée encore qu’à l’ordinaire. Tu as gardé de beaux restes, Marguerite, ma perle ! Samuel, mon fils, tu n’es pas plus joli qu’autrefois. Va bien, Comayrol ? Jaffret, comment se portent tes oiseaux ?… Viens ça, marquis, et débarrasse-moi de ma lampe.
Adèle obéit.
— Petite parole mignonne ! reprit le colonel,