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Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/175

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comme nous disions du temps du Directoire exécutif, ça me fait plaisir de vous revoir, mes enfants… Avance un fauteuil, Marguerite. Ce n’est pas qu’il y ait bien loin d’ici le Père-Lachaise, mais on s’engourdit les jambes, là-bas, hé, hé, hé, hé ! J’ai toujours de temps en temps le mot pour rire, vous voyez, c’est mon caractère.

Marguerite obéit à son tour, et, avant de s’asseoir, le colonel la baisa galamment sur les deux joues.

Aucun des cinq n’avait encore prononcé une parole.

Ils semblaient positivement stupéfiés.

Le colonel s’étala commodément dans son fauteuil, et se mit à tourner ses pouces en regardant tour à tour avec une compassion un peu méprisante chacun des membres de la piteuse assemblée.

— Voilà donc ce qui reste des Habits-Noirs ! dit-il après un silence. Voilà mes élèves et mes successeurs ! C’est ça la bande Cadet ! Eh bien ! eh bien ! mes pauvres bijoux, vous aviez essayé plus d’une fois de m’envoyer, avant l’heure, là où je suis maintenant. Je vous avais bien dit que vous me regretteriez.