sanguinaire qui a fait la fin des pauvres vieilles demoiselles.
Il était alors onze heures du soir environ.
La fille du concierge jouait des études de piano dans l’arrière-loge.
Au moment où nous arrivions dans la cour, plusieurs hommes montaient en courant l’allée qui mène à la rue de la Victoire.
Une voiture y était engagée. Les hommes la dépassèrent. Une grande rumeur s’éleva en même temps de l’intérieur de la maison, et le concierge sortit effaré du couloir communiquant à la cour de derrière.
— Misère de Dieu ! criait-il, un meurtre dans ma maison ! On va avoir des désagréments. Ils tiennent déjà l’assassin. Tais ton piano, toi, mademoiselle Arthémise ! À la garde ! au feu ! une porte si tranquille !
Il ne s’occupait pas du tout des mortes.
Mais comme sa femme accourait sur le pas de la loge, il ajouta :
— C’est les deux vieilles millionnaires du second. N’y a rien de plus dangereux pour les maisons que d’avoir des femmes seules qui passent pour cacher