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Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/240

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— Rien ! fit Angèle avec une inexplicable colère. Continue : elle n’a pas voulu te réciter la prière ?

— Ce n’est pas cela. Elle veut tout ce que je veux, mais il y a erreur. Erreur et tromperie. En face de moi, les Jaffret ont mis une jeune fille qui n’est pas plus la fille de Morand Stuart que je ne suis, moi, le fils du prince de Souzay, duc de Clare.

Mme de Clare balbutia comme malgré elle.

— Qu’en sais-tu ?

— Sur mon honneur, pas le premier mot ! s’écria Georges en riant : du moins en ce qui me regarde, moi personnellement, mais vous me le direz peut-être à la fin. Voulez-vous que ce soit aujourd’hui ? Voyons ! qui suis-je, ma mère ?

Mme la duchesse de Clare ne s’attendait pas a cette question. Il lui semblait que Georges ne devait jamais lui demander compte de rien.

Elle détourna les yeux, murmurant avec un visible embarras :

— Je ne parlais pas de toi, bon ami, en faisant cette question : « Qu’en sais-tu ? » je voulais dire : que sais-tu si cette jeune Clotilde n’est pas la fille de Morand Stuard ?

— Ah ! répondit Georges, qui rougit à son tour,