Aller au contenu

Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/25

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
23
LA BANDE CADET

Mme la duchesse de Clare te place au-devant de son fils chéri comme un vivant bouclier.

Georges était très pâle, il dit :

— Tais-toi, je t’en prie !

— Tu es ici, continua Clotilde, parce que ici est le danger. Elle a entamé une lutte redoutable, madame la duchesse, mais elle est là-bas, dans son hôtel avec le duc Albert de Clare, pendant que tu restes nuit et jour, toi, sur le champ de bataille. Elle ne sait pas même comme je le sais, moi, que tu n’as rien à craindre ce soir.

Georges ne put retenir un mouvement de surprise.

Clotilde continua :

— Ce matin, tu étais condamné, mais le vent a tourné, ils ont besoin de toi, ils se sont faits, ce soir, les complices de la fuite. Oserais-tu dire que Mme la duchesse de Clare savait cela quand elle t’a laissé partir ?…

— Elle voulait me retenir, balbutia Georges : sur mon honneur, c’est la vérité ! Elle voulait même venir avec moi…

Aux lèvres de Clotilde il y avait un sourire plein d’amertume.