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LA BANDE CADET

— Écoute, dit-elle, tout à l’heure, tu m’as juré que tu m’aimais, veux-tu que je sois ta femme ?

— Mais, répondit Georges, qui essaya de sourire, n’est-ce pas convenu ?

— N’essaye pas d’éluder ma question ! fit-elle presque durement. Tu sais bien ce que signifient mes paroles. Je suis seule au monde, toi aussi. Tu es jeune et fort, je suis brave. Loin d’ici, loin de ces luttes ténébreuses où nous n’avons toi ni moi aucun intérêt véritable, nous pouvons vivre heureux, tranquilles et fonder la famille qui ne manque pas plus aux pauvres gens qu’aux grands seigneurs. Tu es un faux prince de Souzay, comme je suis, moi, une fausse héritière de Clare. Ne nie pas, ce serait indigne de toi. Brisons ce double mensonge. Partons cette nuit même. Où tu voudras m’emmener, j’irai. Je m’offre à toi, veux-tu me prendre ?