Aller au contenu

Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/309

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

y en aura deux, nous aurons peur de vous qui avez fait vos preuves d’astuce et de tricherie, mentant partout, mentant toujours, mentant jusqu’au lit de mort de votre mari. C’est le nom d’Albert que porte l’acte de naissance du fils de William de Clare, et l’enfant dont vous aviez fait un marbrier, pour le mieux cacher, s’appelait Clément ! et celui que vous nous avez envoyé à l’hôtel Fitz-Roy a nom Georges ! et dans sa prison… Ah ! nous n’aurions pas besoin du poignard si nous savions où frapper ! Il nous suffirait de nous effacer pour laisser agir la justice… Et, dans sa prison, disais-je, il avait des papiers au nom de Pierre Tardenois !… D’un autre côté, celui qui passe ici pour le secrétaire du jeune duc s’appelle Albert ! C’est le chaos. Vous avez trop bien brouillé les cartes, madame, on n’y voit plus dans la nuit que vous avez faite… Nous vous condamnons à faire la lumière, à dire vous-même et tout haut : Voici le duc de Clare, et voilà le bâtard !

Angèle se laissa tomber à genoux.

Elle essayait de parler et ne pouvait. Toute l’angoisse que peut endurer une créature humaine sans mourir était sur son visage.