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Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/308

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nous ne pouvons mutuellement nous tromper. Il y a un héritier de Clare-Souzay, qui épouse l’unique héritière de l’autre branche de Clare. Ce couple est notre bien à vous et à nous. On ne refuse pas de vous admettre au partage. Voulez-vous être de la bande Cadet, Mme la duchesse ?

Angèle ne répondit que par un geste d’horreur.

— Vous ne voulez pas ? poursuivit Marguerite, vous avez raison, cela ne détournerait pas de vous le calice d’amertume. Nous sommes à l’extrémité d’une pente fatale. Si je pouvais vous dire ce que vaut pour nous la partie qui se joue ici et qui vous paraît encore plus extravagante que barbare…

Son œil lança ce grand éclair des fiévreux de l’or, car elle voyait en un mirage le coffret, toutes ses bank-notes, et l’ivresse jaune lui montait au cerveau violemment.

— Cela vaut… reprit-elle d’une voix subitement altérée ; mais, vous ne me croiriez pas ! ce sont des richesses auxquelles on ne peut croire ! Et, d’ailleurs, qu’importe ? L’arrêt est prononcé — prononcé par vous qui avez été trop habile. Un de ces deux jeunes gens est de trop, parce que, tant qu’il