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Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/321

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autorité, il faut que le fils de votre mari soit sauvé, madame.

Sa voix, en disant cela, ordonnait, mais tremblait.

— Faut-il donc, s’écria Angèle révoltée, que votre fils à vous, meure ?

Le docteur se redressa.

Sur son visage on pouvait lire l’angoisse poignante qui lui torturait le cœur.

— Madame, répéta-t-il pourtant, et sa voix ne tremblait plus, ceci est ma volonté. Quoi qu’il arrive, je vous le demande, et au besoin, je vous l’ordonne, il faut que le fils de votre mari soit sauvé ! C’est le devoir.

Angèle saisit sa main étendue et la baisa.

— Si vous aviez ordonné autrefois… dit-elle. Mais je vous obéirai : vous êtes mon maître et je vous aime ! Je jure que le fils du duc de Clare vivra !

Abel la releva serrée contre sa poitrine ; il y eut entre eux une rapide étreinte, puis le docteur sortit.

Derrière lui, Angèle sortit aussi. Le corridor était désert : elle courut, laissant tomber des paroles entrecoupées jusqu’à la chambre d’Albert.