Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/33

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Mais je n’ai pas fini, poursuivit Mlle de Clare, de tirer l’horoscope de notre union. Ne crois pas que je parle au hasard, je suis malheureusement trop bon prophète.

Je te disais tout à l’heure :

— Le vent a tourné, ils ont besoin de nous.

C’est l’exacte vérité.

Que nos droits soient authentiques, ou qu’il y ait eu, comme je le crois, manœuvres frauduleuses, nous réunissons sur nos têtes la totalité des biens de Clare. Nous sommes sacrés : l’héritier unique de cette immense fortune doit naître de nous et ne peut naître que de nous.

Quand l’enfant sera né…

— J’entends bien, dit Georges, qui ne put s’empêcher de sourire ; fille ou garçon, peu importe…

— Peu importe, répéta Clotilde, fille ou garçon.

Elle souriait aussi, mais non point à la manière incrédule du prince.

Son sourire était celui des vaillants qui se résignent.

— On nous fera disparaître ? continua Georges ; est-ce cela que tu veux dire ?