Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/32

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— Peut-on aller plus loin que l’Australie ? repartit Clotilde. André Maynotte[1] et la veuve de J.-B. Schwartz avaient été en Australie, d’où leurs actes mortuaires sont revenus. Le mari de la princesse d’Eppstein[2], celui qui porta en dernier lieu le nom de duc de Clare, s’était caché au plus profond de Paris, dans l’atelier de cet obscur barbouilleur Cœur-d’Acier, qui fabriquait les enseignes pour les baraques de la foire ; quand il eut épousé sa noble et malheureuse cousine, ils partirent, car ils savaient leur sort, eux aussi. Ils allèrent tant que la terre et la mer purent les porter.

Ces deux-là seraient encore tout jeunes.

Et pourtant tu as vu leurs noms dans le contrat parmi ceux dont nous sommes appelés, toi et moi, à recueillir les héritages. Ils sont morts.

Paris n’a pas de retraite assez noire, et le vaste univers est trop petit, Clément, mon pauvre Clément, tu auras beau les entraîner au bout du monde : quand ceux dont je te parle ont condamné, il faut mourir.

La tête de Georges découragé pendait sur sa poitrine.

  1. Les Habits noirs
  2. Cœur d’acier, 2e série des Habits noirs.